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Pauline CAVALIN VILLANUEVA
Un parcours inspirant au sein du MS® MOS !
Bonjour Pauline, comment vas-tu ?
En pleine forme, merci ! Ma prise de poste chez Paris 2024 cet été a été intense, mais je suis dans une période passionnante et très stimulante.
Peux-tu nous parler de ton parcours académique/extrascolaire avant le MS® MOS
J’ai fait une licence en histoire de l’art à l’Ecole du Louvre, avec une spécialité en histoire de la photographie. J’ai poursuivi, toujours au Louvre, avec un M1 en muséologie et un M2 de recherche en histoire de l’art. En avançant dans mon parcours, j’ai pris conscience du fait que j’étais davantage intéressée par le rôle que peuvent jouer les musées dans la société, plutôt que par l’histoire de l’art pratiquée pour elle-même. Pour explorer cette piste, je suis partie à Montréal entre mes deux années de master et j’ai eu la chance de pouvoir travailler au Musée des Beaux-Arts de Montréal, qui est internationalement reconnu justement du point de vue de la fonction sociale du musée. Là-bas, les musées soignent certaines maladies sur prescription médicale, ont des actions réellement utiles envers différents publics du champ social … ça correspondait beaucoup plus à ma vision de ce que devrait être une institution culturelle. Après mon M2, j’ai intégré la classe préparatoire aux concours de conservateur du patrimoine et c’est là que j’ai vraiment senti que je n’étais plus à ma place, que j’allais vers quelque chose qui ne me correspondait pas.
Tu as fait une classe préparatoire aux concours de conservateur du patrimoine, comment expliques-tu cette poursuite d’études atypique ?
Quand je me suis mise à chercher d’autres pistes d’orientation, le lien entre sport et culture s’est fait assez naturellement. Je fais beaucoup de danse depuis très longtemps et c’est une discipline qui est vraiment à la jonction entre ces deux milieux. Sport et culture sont deux secteurs qui se ressemblent sur certains points et qui ont intérêt à travailler davantage ensemble. Je vois les deux comme des moyens pour faire ce qui, au fond, m’intéresse réellement : opérer des changements pour aller vers une société meilleure. J’ai découvert le MS MOS par mes recherches à ce moment-là et j’y ai été accueillie à bras ouverts, malgré mon parcours atypique.
Qu’est-ce qui t’a le plus marquée au cours de ton année au sein du MS® MOS ?
Le MS MOS permet de se faire une place dans le secteur du sport très rapidement. En y entrant je n’avais aucune connaissance ou compétence particulière pour ce secteur professionnel, en ressortant quelques mois plus tard j’étais prête à prendre un poste. L’un des grands avantages du MS MOS est le nombre et la qualité des professionnels que l’on rencontre. Cela permet à la fois d’affiner son projet professionnel et de rencontrer les bonnes personnes pour accéder à des opportunités intéressantes.
Vous êtes (trop) peu encore de femmes dans cette formation, que dirais-tu à celles qui hésitent à se lancer ?
Foncez ! Être une femme, et qui plus est une femme jeune, dans le secteur du sport aujourd’hui n’est évidemment pas une super expérience tous les jours. On est régulièrement confronté au sexisme ou aux préjugés qui perdurent, on doit parfois faire encore plus ses preuves que les autres. Mais nous sommes de plus en plus nombreuses et je pense vraiment que c’est à force de voir des femmes à des postes-clés du secteur que les mentalités évoluent.
Tu as effectué ton stage au sein de France2025, tu y as d’ailleurs été recrutée par la suite avec d’importantes responsabilités ! La France a désormais annoncé son renoncement à organiser la Coupe du monde 2025 de rugby à XIII, tu as donc perdu ton emploi. Comment as-tu digéré cette nouvelle et comment as-tu rebondi ?
Je suis entrée chez France2025 en stage à la fin du MS MOS et j’y suis ensuite restée, en charge des relations institutionnelles. Ça a été une année extrêmement intense et qui m’a permis d’acquérir très vite de l’expérience, ce qui n’aurait pas été autant possible dans une plus grosse structure. Malheureusement, le projet a en effet été abandonné et France2025 a disparu. Ça a été une période très difficile et j’avais du mal à me projeter sur la suite. On m’a tendu la main du côté de Paris 2024, avec un poste vers lequel je n’aurais pas nécessairement pensé me tourner à première vue mais qui en fait me correspond parfaitement. J’ai donc intégré au mois de juillet l’équipe des relations internationales, dans laquelle je suis cheffe de projet volontaires. Concrètement, je m’occupe du recrutement, de la formation et de la gestion pendant les Jeux des volontaires qui accompagneront ce qu’on appelle « la Famille Olympique et Paralympique », c’est-à-dire les membres du CIO et de l’IPC, les présidents des fédérations internationales, des comités nationaux, etc. C’est passionnant et ça me permet de placer au centre de ce que je fais mon intérêt pour les autres ; recruter des volontaires c’est avant tout découvrir les histoires de centaines de personnes et faire en sorte de leur offrir des opportunités.
En parallèle de ces rebondissements professionnels tu vis également avec une maladie chronique, un défi supplémentaire donc avec lequel tu as dû apprendre à composer pendant tes études supérieures. Peux-tu nous en dire plus sur la manière dont tu as géré cela ?
Oui, merci pour cette question. Ça n’est pas toujours facile d’en parler mais c’est important pour moi de le faire, pour faire bouger les lignes sur ce sujet et donner des exemples de parcours différents. J’ai reçu un diagnostic de maladie chronique quand j’avais 19 ans, à une période où j’étais très malade. À ce moment-là, j’ai réellement douté de la possibilité de poursuivre des études aussi exigeantes que celles que je faisais, ou même des études tout court. J’ai mis plusieurs années à arriver à une situation de santé à peu près stable, j’ai dû trouver un bon suivi médical et surtout le rythme de vie qui me convenait. L’une des raisons pour lesquelles je m’intéresse particulièrement au sujet du sport-santé est que j’en bénéficie moi-même : le fait d’avoir une activité physique très intense et régulière me permet d’être en bien meilleure santé que si je ne faisais pas de sport, l’effet est assez spectaculaire dans mon cas. Je pense qu’il ne faut pas tomber dans une injonction au sport à tout prix, certains patients sont en mesure d’avoir une activité physique et d’autres non et cela peut d’ailleurs varier selon les périodes, mais développer les solutions de sport-santé et d’activité physique adaptée est vraiment quelque chose qui me paraît primordial aujourd’hui. Les choses avancent sur ces sujets et sur le regard envers la maladie aujourd’hui en France, et c’est tant mieux !
As-tu des conseils que tu aimerais partager avec d'autres étudiants qui souhaitent se lancer dans ce secteur et qui pourraient être confrontés à des problèmes de santé similaires ?
Du point de vue de la santé comme sur d’autres sujets – l’origine sociale, la formation initiale, le genre, etc. – je pense qu’il ne faut pas se mettre de barrière et ne pas s’arrêter à ce qu’on peut d’abord prendre pour des échecs. J’en suis le parfait exemple ! Il y a trois ans – encore à l’Ecole du Louvre – quand j’évoquais l’idée de Paris 2024 ma responsable de formation me riait au nez. Il y a deux ans, j’y étais refusée en stage. Je suis partie faire mes armes ailleurs et j’y reviens aujourd’hui sur un poste passionnant. Il faut faire confiance à ce qui arrive pour en tirer le meilleur, même si ça paraît très simpliste énoncé de cette manière. Concernant la santé, il faut savoir trouver son rythme et s’écouter, en s’appuyant sur un bon suivi médical. Ce sont des parcours qui demandent parfois plus d’efforts et de sacrifices, mais il faut surtout se dire que c’est possible et ne pas se mettre de barrières !