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ENQUÊTE SUR LA QUÊTE DE SENS AU TRAVAIL
S’ENGAGER, UN ATOUT POUR ATTIRER ET FIDÉLISER SES COLLABORATEURS
Ces dernières années, la crise du Covid-19 a ravivé la quête de sens professionnel. À tel point qu’aujourd’hui, selon une enquête publiée en mars 2022 par Audencia et jobs_that_makesense, la première plateforme d’offres d’emploi à impact, c’est une vraie préoccupation pour 92% des actifs. Approfondissant cette notion de recherche du sens de leur activité, le second volet de l’enquête révèle des témoignages marquants de salariés et entrepreneurs.
PJ : Consultez et téléchargez l’ensemble de l’enquête à ce lien.
La quête de sens au travail connait un véritable essor depuis quelques années, encore plus depuis la crise sanitaire de 2020. Que représente concrètement cette quête de sens au travail pour les actifs ? Mais également pour les employeurs ? L’étude de la Chaire Impact Positif d’Audencia en collaboration avec jobs_that_makesense approfondit les attentes de ceux qui se questionnent et ceux qui ont déjà entamé une transition professionnelle, via de nouveaux témoignages de salariés et entrepreneurs.
Le sens au travail : un cheminement personnel pour atteindre un alignement professionnel
Depuis 3 ans, le monde du travail est chamboulé et la quête de sens des actifs s’en retrouve amplifiée. Selon le récent sondage OpinionWay pour l’Anact, 4 actifs sur 10 envisagent de quitter leur emploi actuel au cours des 2 prochaines années pour un emploi qui aurait plus de sens. Les jeunes, les femmes et les managers sont les plus enclins à envisager de démissionner pour répondre à cette quête de sens1.
« Le sens au travail, revêt deux aspects : un alignement maximal entre mes valeurs et l’activité de l’organisation dans laquelle je suis. Et la finalité c’est vraiment quelque chose d’important, c’est voir concrètement le résultat de son action. »
Dans l’enquête Audencia et jobs_that_makesense, 81% des répondants citaient « le besoin de cohérence avec leurs valeurs et convictions personnelles » comme le principal élément déclencheur de leur quête de sens.
Le sens au travail fait écho à la finalité de l’activité professionnelle, à sa raison d’être, à la valeur que chaque personne lui attribue. C’est un cheminement qui est principalement subjectif et en lien avec ses aspirations personnelles, professionnelles et sociales. Il renvoie donc simultanément à l’impact de son activité sur la société et à ses capacités de développement individuelles (transformation de soi)2.
« Etre aligné entre nos intentions, nos valeurs et nos actes. Je ne dis pas que c’est facile, on a tous nos paradoxes. Mais c’est quelque chose qui m’anime et que j’essaye d’appliquer dans ma vie personnelle et de trouver dans ma vie professionnelle. »
Spontanément, à l’évocation de la quête de sens, les sondés ont cité :
- Un sentiment d’utilité (53% des répondants),
- La nécessité d’avoir de l’impact (42% des répondants),
- La nécessité d’éprouver un épanouissement personnel (37%),
- Un alignement avec leurs valeurs (32% des répondants).
Une réappropriation de la réussite professionnelle
« Le pire c’est de vivre dans la définition de la réussite professionnelle de quelqu’un d’autre. » »
L’ensemble des sondés s’accordent à dire que la réussite professionnelle n’est pas la même d’une personne à une autre. Pour autant, tous sont passés par une phase de remise en question.
« Aujourd’hui, j’aimerais bien aller vers du sens en termes de missions d’entreprise. »
Souvent, cette représentation de la réussite était transmise par la famille, son entourage professionnel ou son groupe de pairs. Enrichie par leurs expériences professionnelles, qu’elles soient positives ou négatives.
« J’avais déjà une sensibilité mais j’ai eu une grosse prise de conscience sur les sujets climat / environnement […] : à quoi sert mon job par rapport aux sujets environnementaux et climatiques, et à quel point je contribue à un système auquel je ne crois plus ? »
La prise de conscience de l’urgence écologique ou sociétale est un curseur important pour les personnes interrogées. En effet, pour 57% des répondants lors du premier volet de l’enquête, ce qui est déterminant dans la quête de sens c’est la volonté de « contribuer aux enjeux de la transition écologique et/ou sociale ».
« C’est surtout la cause environnementale qui a du sens pour moi et plus largement dans l’économie sociale et solidaire. »
Beaucoup remettent aussi en question le prisme du salaire comme symbole de réussite professionnelle amenant à détenir un capital économique important. Cela renvoie à un germe de changement allant vers plus de sobriété dans la consommation en réduisant son impact écologique et pour plus de justice sociale.
« J’ai fait des lectures sur la réussite professionnelle, plutôt la déconstruction de ce que veut dire réussir. Pour moi, c’est cette question d’alignement entre nos valeurs et ce qu’on fait au quotidien. Et après, je pense que c’est un équilibre entre l’alignement et les conditions de travail dans lesquelles j’inclus l’équilibre de vie pro-perso, le salaire, la flexibilité, de lieu du travail, d’aménagement de son emploi du temps, qui s’adapte aux différentes personnes... J’ai un bon niveau de salaire, mais je suis arrivée aujourd’hui à me dire que pour des raisons écologiques je n’ai plus besoin d’être augmentée, que je n’en ai plus envie. »
Enfin, pouvoir concilier vie professionnelle - vie personnelle (37% des réponses) et partager les mêmes valeurs que son organisation (32%) sont également générateurs de sens dans la sphère professionnelle.
« J’ai décidé de quitter un job confortable, avec une belle courbe de progression pour essayer de faire quelque chose qui au quotidien me plait d’un point de vue intellectuel mais qui est également totalement aligné avec ce que je pense et ce que je ressens. »
Ces deux éléments sont d’ailleurs plus importants que le niveau de rémunération : seul 1 répondant sur 10 déclare que mieux gagner sa vie donnerait du sens à son travail.
Ce besoin de cohérence et la prise de conscience de l’urgence écologique et sociale sont parfois amplifiés par des événements de la vie. Plusieurs personnes interrogées se posaient déjà des questions, mais devenir parent a été un déclic et un accélérateur de leur quête de sens.
L’enquête quantitative démontrait toutefois que 97% des répondants étaient satisfaits de leur transition professionnelle, même si pour 58% d’entre eux, cette satisfaction allait de pair avec une remise en question qui persiste, probablement parce que la notion de sens au travail est primordiale pour eux et guide davantage leurs choix tout au long de leur carrière.
Le cap de la transition professionnelle freinée par des contraintes économiques
« Je risque de diviser par deux mon salaire, donc ce n’est pas facile. Mais en même temps je me suis dit que si je n’y allais pas, j’allais vraiment le regretter. »
Lorsque l’on s’interroge sur le sens au travail, un certain nombre de freins persistent pour sauter véritablement le pas vers une transition professionnelle. Ces freins sont avant tout liés à des contraintes économiques :
- la perte de revenu potentiel (pour 52% des répondants),
- mais aussi le coû lié à la transition professionnelle (inactivité, financement de la formation (pour 39% des répondants),
- 29% estiment manquer de compétences ou d’expérience professionnelle,
- 27% sont freinés par la peur du changement,
Enfin, 3 répondants sur 10 estiment aussi avoir un besoin d’accompagnement dans la démarche (où chercher, démarches nécessaires, réseau...) pour réussir à identifier et construire un projet et s’orienter vers une transition professionnelle.
« Il y a des dispositifs qui existent et qui permettent un maintien de salaire et de payer la formation. Donc c’est rassurant de savoir que si après ma formation je me rends compte que finalement c’est sympa de faire ça le week-end mais que je ne ferai pas ça toute ma vie, je ne prends pas un risque énorme. »
Entreprises, quel rôle à jouer pour retenir les talents ?
L'intérêt pour la mission (cité à 71%) et l'impact positif sur la société / planète (54%) priment sur la situation géographique (33%) et le niveau de rémunération (23%), deux critères importants mais secondaires. Même pour les plus jeunes générations.
« Les conditions de travail sont importantes. Et je pense que les valeurs et l’engagement c’est aussi très important. »
Le choix de l’emploi actuel dépend plus du sens du métier que de l’organisation. 62% des répondants à l’enquête jugent qu’il n’est pas nécessaire de changer de structure pour trouver du sens. En effet, ils sont aussi 58% à considérer que le sens dépend plutôt du métier exercé. Pour autant, 45% des répondants pensent que le sens au travail ne peut se trouver que dans des organisations engagées (impact positif / RSE, ESS, association).
Pour fidéliser leurs collaborateurs et attirer de nouveaux candidats, les entreprises et organisations ont tout intérêt à s’engager dans une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). En effet, 58% des répondants pensent que les entreprises/organisations ayant un impact positif sur la société et/ou la planète sont celles qui donnent davantage de sens au travail. Ce critère est d’autant plus important pour les 18-24 ans (65%).
« En matière de développement durable, il faut que ce soit des engagements réalistes, réalisables, et que l’entreprise mette vraiment les moyens pour les atteindre. »
Enfin, pour faciliter le sens au travail, les entreprises peuvent mettre l’accent sur une flexibilité du temps de travail pour 36% des répondants. C’est la 3ème action prioritaire à mettre en place : un critère particulièrement cité par les 25-34 ans (44%), qui ont à cœur d’avoir un bon équilibre vie professionnelle – vie personnelle à un âge qui rime souvent avec la parentalité et la gestion d’enfants jeunes.
« Je pense que le premier rôle en tant qu’entreprise c’est de savoir accueillir et écouter les conflits de valeurs, les dissonances et les besoins d’alignement des collaborateurs. Après il y a le sujet de l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle. L’entreprise ne peut pas tout résoudre mais elle a un rôle de garde-fou et d’accompagnement pour conserver une forme d’équilibre. Parce que sinon, à moyen terme, tout le monde y perd.»
Ce constat reste toutefois à nuancer : en effet, le sens peut se trouver dans l’organisation et dans la mission. Mais également se perdre à cause de l’épuisement lié aux conditions de travail, au manque de reconnaissance (salariale notamment) et parfois aux pratiques managériales de certaines organisations.
Le sens au travail, une quête de sens sans fin ?
« Je pense que c’est plutôt sain de se poser ces questions tout au long de sa vie. C’est un peu le moteur de la vie. Des choses qui auront du sens pour moi aujourd’hui en auront peut-être moins dans 5-10 ans. J’aurai envie d’aller plus loin peut-être, d’être plus engagé ou pas, je ne sais pas… »
Être en quête de sens au travail semble davantage relever d’une démarche continue, d’une logique de petits pas plutôt que d’une rupture dans son mode de vie et sa vie professionnelle. Satisfaire sa quête de sens n’est pas forcément synonyme de rupture radicale, qui nécessite de s’affranchir d’une multitude de freins (des contraintes économiques notamment).
« Dans quête de sens il faut quand même se rappeler qu’il y a une quête : cette histoire de doute doit perdurer. On ne vit pas dans un monde fini. Je pense que cette quête de sens doit rester une quête et ça libère beaucoup. »
La quête de sens apparait donc comme un cheminement, tout au long de la vie : nous évoluons, notre vie est faite d’étapes durant lesquelles nos préoccupations et priorités changent. Par conséquent, nos questionnements évoluent et nous sommes régulièrement amenés à remettre nos activités en question, sans que cela soit vécu comme un échec.
L’enquête a été réalisée via un questionnaire en ligne administré en décembre 2021, via le site de jobs_that_makesense, les réseaux sociaux d’Audencia et le site de l’emploi à impact positif. 965 personnes y ont répondu :
- 93% d’actifs (salariés, entrepreneurs ou en recherche d’emploi) et 7% d’étudiants
- 7 répondants sur 10 (71%) ont entre 25 et 44 ans.
- 81% sont des femmes.
- 92% ont au moins un bac+3 (92%) et les ¾ des répondants ont un bac+5 et plus.
- 58% sont des cadres.
- 48% des répondants travaillent dans une organisation du secteur associatif, de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire), ou qu’ils considèrent comme fortement engagée en RSE
Au printemps 2022, une dizaine d’entretiens semi-directifs ont été organisés auprès de répondants au questionnaire. Ces entretiens ont permis de récolter des témoignages de salariés ou d’entrepreneurs déclarant être en quête de sens, et ayant entrepris une transition ou reconversion professionnelle.
Cette étude qualitative vient compléter l’enquête quantitative publiée en mars 2022.
À propos de jobs_that_makesense
Parce que changer de job est certainement le moyen le plus puissant d’agir pour la transition écologique et sociale, makesense a créé jobs_that_makesense, le premier site d'emploi à impact positif. La plateforme recense les offres d'emploi de plus de 5 000 organisations engagées, des associations aux startups sociales en passant par les entreprises en transition. Parce que la réorientation de l'économie passe aussi par le développement de compétences, jobs_that_makesense a identifié également plus de 100 formations pour acquérir des savoirs techniques indispensables à la transition écologique et sociale, développer ses compétences comportementales, ou encore faire le point sur sa carrière professionnelle. Enfin, des centaines d'articles sont partagés pour accompagner la transition professionnelle et répondre aux questions des candidats en quête de sens. En 2022, ce
sont plus d'un million de candidats qui ont ainsi été informés et orientés vers des carrières à impact positif.
À propos d’Audencia
Fondée en 1900, Audencia se positionne parmi les meilleures Ecoles de Management européennes. Elle est accréditée EQUIS, AACSB et AMBA. Première Ecole de Management en France à adhérer à l’initiative Global Compact des Nations Unies, également signataire de leurs Principles of Responsible Management Education, Audencia s’est très tôt engagée à former et accompagner des managers innovants et responsables, dotés de compétences hybrides, qui contribuent positivement aux grands enjeux auxquels nos organisations, nos sociétés et notre planète, sont confrontées. Audencia a également créé Gaïa, la toute première école au sein d’une business school dédiée à la transition écologique et sociale. En co-création avec ses parties prenantes, Audencia produit et diffuse des connaissances qui ont un impact sur la littérature scientifique, le contenu de ses formations, les pratiques des entreprises et la société dans son ensemble. Elle contribue ainsi aux trois défis majeurs suivants : la création et l’utilisation de technologies et d’information responsables, la définition et l’adoption d’approches managériales favorisant des organisations et des sociétés inclusives et la conception et la mise en œuvre de modèles d’affaires et de développements soutenables. Audencia propose des programmes en management et en communication allant du bachelor au doctorat. Elle a signé des accords avec 215 institutions académiques à l’étranger, et plus de 180 entreprises nationales et internationales. Elle accueille plus de 6500 étudiants, dispose d’un corps professoral de 151 enseignants-chercheurs et d’un réseau de plus de 32 000 diplômés. Pour en savoir plus, consultez le site Internet : www.audencia.com et suivez-nous sur les réseaux sociaux : Twitter @audencia.
À propos de la Chaire Impact positif
La Chaire Impact Positif d’Audencia a été créée en 2012. En co-construisant des recherches utiles avec ses partenaires, elle produit et diffuse des connaissances permettant d’intégrer les principes de la responsabilité sociétale au cœur des modèles économiques, des stratégies et des pratiques de management des entreprises, afin de renforcer la performance des entreprises et leur capacité à innover. La Chaire Impact Positif anime également des séminaires ou formations et crée des outils opérationnels pour accompagner les entreprises dans l’amélioration continue de leur démarche RSE, notamment en proposant des comparaisons nationales et internationales ou en favorisant l’échange avec d’autres parties prenantes. Retrouvez la Chaire Impact Positif sur impact-positif.audencia.com.