Et de 2 ! Le « Genre dans les entreprises familiales » était le deuxième thème de notre série STEP conversation en partenariat avec le réseau mondial STEP Project Global Consortium (SPGC).
Sur le plateau TV, on retrouve notamment des enseignants-chercheurs venus de Paris et du Québec. A travers le replay, vous pourrez revivre les échanges passionnants de nos invités sur l’influence du genre dans la dynamique d’une entreprise familiale.
Mais avant toute chose, une définition était nécessaire :
Qu’est-ce que le genre ? Quelle est la différence avec le sexe biologique ? Nous avons éclairé cette question en caractérisant le genre comme une construction sociale qui renvoie à des normes et des modèles de rôle et nous nous sommes intéressés ensuite à l'évolution de la question du genre à travers le temps dans nos sociétés occidentales. Nous avons aussi questionné le rattachement exclusif de ce thème aux femmes entrepreneures, en montrant que les hommes en sont concernés également.
Pour répondre à ces questions, nous avons invité :
- Christina CONSTANTINIDIS - Directrice de l’observatoire en entrepreneuriat et du genre à l’ESG UQAM de Montréal
- Renaud REDIEN-COLLOT - Directeur du laboratoire de recherche de l’ISC Paris
- Natalia VERSHININA - Professeure en entrepreneuriat à Audencia
Effectivement, la notion de sexe renvoie aux différences biologiques entre les individus. Le genre a été initialement introduit par les sociologues pour identifier les différences socialement construites entre les hommes et les femmes en termes de rôles sociaux attachées à un sexe ou à un autre. Les chercheurs en sciences sociales ont mis en évidence les attitudes et les comportements genrés auxquels les femmes et les hommes doivent se conformer, ce qui renforce le système de genre, c’est-à-dire le pouvoir relatif des femmes et des hommes dans la société.
Au-delà de la distinction genrée binaire femme vs. homme, les chercheurs actuels mettent en avant la pluralité des stratégies au travers desquelles les femmes et les hommes ‘font’ le genre dans la vie quotidienne. Plusieurs formes de masculinité et de féminité existent et sont mises en œuvre par les femmes et les hommes entrepreneurs, selon le contexte.
De plus, le genre concerne également, au-delà des individus, la manière dont les secteurs d'activité et les emplois sont genrés. Les processus et les activités entrepreneuriales sont genrées, de même que l’ensemble des activités de l'entreprise familiale qui sont toutes construites comme plutôt masculines bien féminines.
Comment une construction sociale du genre peut-elle contribuer à la recherche sur les entreprises familiales ?
On peut en tirer trois idées principales :
- La règle de primogéniture masculine est un ancien postulat normatif dans les entreprises familiales
- Des transformations profondes en termes de rôles et de relations entre les sexes dans les sociétés actuelles modifient les normes dans les entreprises familiales
- La profonde transformation en cours depuis les années 1960 conduit à l’évolution du système patriarcal historique vers un système plus égalitaire de relations entre les sexes
Ces transformations affectent :
- Les comportements individuels, les relations interpersonnelles, les systèmes familiaux et le contexte d’affaires.
- Le choix du successeur: qui est considéré comme à même de diriger l'entreprise familiale pour la prochaine génération devient une question complexe car la règle de la primogéniture masculine est de plus en plus remise en question.
- Les normes traditionnelles sont remises en question : les femmes sont de plus en plus considérées comme des successeurs potentiels au même titre que les hommes.
