Nouveauté : tu as du mal à choisir ? Pas de panique ! Utilise notre comparateur de formations, trouve LE programme qui te correspond et reçois ta sélection personnalisée directement dans ta boîte mail ! On y va ? 👉 C'est par ici
Valérie Gombart (GE97) - Founder & CEO de l'entreprise HI INOV
La Responsabilité Sociale des Entreprises est un sujet primordiale pour la croissance des entreprises. Rencontre avec Valérie Gombart, diplômée Grande Ecole 1997 et Fondatrice et PDG de Hi Inov.
Quel est l’impact des transitions écologiques et sociales à venir sur vos métiers traditionnels ?
Le métier du Private Equity et plus généralement de l'asset management est très impacté par la transition écologique et sociale ; en effet, ce sont les investisseurs institutionnels placeurs à long terme (Assureurs, banques, fonds de fonds, fonds de pension anglo-saxons etc...) qui imposent aux sociétés de gestion dans lesquelles ils placent des capitaux, une prise en compte avant investissement, puis un suivi des KPIs RSE avec des objectifs d'amélioration de plus en plus ambitieux. Tant et si bien qu'une société de gestion qui rechignerait à se mettre à niveau parce ce que, par exemple, elle n'en partage pas la philosophie, se verrait privée de nombre de ses clients ; non seulement elle ne serait plus en mesure de lever des capitaux, mais elle risquerait aussi sérieusement de se voir retirer des capitaux sous gestion, notamment dans les fonds ouverts ou semi-ouverts.
Quels sont les métiers les plus impactés ? Quelles sont les nouvelles compétences attendues ?
Tous les métiers sans exception sont impactés. Je finance des startups du digital B2B ; à première vue, on pourrait penser qu'en n'exerçant pas un métier industriel, elles sont peu concernées par la transition écologique ; c'est bien entendu faux, parce que l'explosion des usages du numériques entraîne une surconsommation des métaux rares pour la conception des produits électroniques, et une consommation vertigineuse d'électricité dans les data centers où s'opèrent les transactions. En celà, la blockchain est souvent montrée du doigt comme une technologie qui certes apporte un réel plus en matière de sécurité, mais qui est une hérésie écologique quand on regarde de plus près le volume d'énergie consommée dans l'activité de mining.
Dans la tech, nous demandons maintenant aux ingénieurs de penser "RSE by design", c'est-à-dire de réfléchir en amont de la production du code, à une architecture et à une écriture économe en ressources, notamment en évitant le stockage de données sur de trop longues périodes ou la réactualisation en temps réel des données, souvent inutile, qui génère des appels serveurs trop nombreux et gourmands en énergie.
Les métiers du marketing digital doivent aussi s'interroger : si le GDPR met un certain garde fou à la collecte sauvage de données personnelles et à leur exploitation, on est encore loin d'un usage raisonné et utile au consommateur : à tel point que les jeunes californiens boudent les emplois proposés par les GAFA, parce qu'ils refusent de participer à ce grand pillage.
Les compétences attendues ne sont pas nouvelles à mon sens : elles se résument souvent à du bon sens : à repenser ce que l'on fait au travers d'un prisme anti-gaspillage, dans une prise de conscience de la finitude des ressources de la planète; à remettre le respect de l'autre au coeur de nos décisions : est-ce que j'aimerais qu'on me fasse à moi-même ce que je fais aux autres, par exemple quand je les bombarde de popups de publicité non sollicitée mes prospects potentiels ?
Audencia, avec la création de GAIA, l’école de l’accélération des transformations écologiques et sociales, vous semble-t-elle répondre à vos besoins ?
Je trouve cette initiative excellente, à condition que le passage dans GAIA soit obligatoire pour tous les étudiants, et non optionnel pour ceux qui auraient une fibre RSE. En effet, je ne crois pas que la RSE soit un métier ; dans une période de transition, il est pertinent qu'un super chef de projet prenne en main ces sujets de manière transversales dans l'entreprise ; mais ça ne doit pas durer ; il faut instiller par la pédagogie une culture RSE à tous les niveaux de l'entreprise : nous l'avons tous collectivement fait il y a dix ans pour la transition numérique, avec le grand succès que l'on connaît quand est arrivée la pandémie : il n'y a aucune raison de ne pas y arriver avec la RSE.
Que pouvez-vous dire à un jeune qui s’interroge sur l’importance de la RSE dans sa carrière future ?
Il ne doit pas s'interroger. Il doit intégrer la RSE à sa pratique métier. Cette compétence sera tout aussi indispensable que les basiques de la finance, de la comptabilité, de la vente ou du marketing.