Nicolas GAUDARD, Engagé dans la décarbonation du littoral
Ingénieur généraliste diplômé de l’École Nationale d’Ingénieurs de Belfort, j’ai rejoint dès le début de ma carrière une entreprise allemande implantée en France, où j’ai évolué pendant 28 ans. J’y ai progressivement gravi les échelons jusqu’à devenir responsable de la formation et du service après-vente. Mon rôle principal consistait à superviser la mise en service d’équipements industriels destinés à des processus de production en continu dans des secteurs tels que le pneu, le papier, le carton, le textile ou encore le tissage — des industries historiquement très polluantes.
Après presque trois décennies d’engagement dans cette entreprise, j’ai constaté que mes perspectives d’évolution étaient désormais limitées, malgré mon investissement et les résultats obtenus. J’ai également pris conscience qu’il était temps de réaligner mon parcours professionnel avec mes valeurs profondes, notamment en matière d’environnement, que j’avais mises de côté trop longtemps.
Des désaccords avec la nouvelle direction ont accéléré ma décision de me réorienter. Un collègue m’a parlé d’Audencia et de la formation MS APTE, en me disant : "Cette formation est faite pour toi." Une traversée de l’Atlantique en bateau, marquée par l’omniprésence de la pollution liée aux moteurs diesel, a été un déclic. À mon retour, j’ai contacté Audencia, complété mon dossier, passé un entretien en visioconférence avec Thomas Corre et Emma Avetisyan, et obtenu leur validation. Le 15 août, je signais ma rupture conventionnelle ; un mois plus tard, je m’installais à Nantes avec un objectif clair : œuvrer à la décarbonation du secteur de la plaisance. Je ne savais pas encore comment y parvenir, mais j’étais convaincu que la formation allait me donner les outils nécessaires pour réussir cette mission.
J’appréhendais le retour sur les bancs de l’école, notamment le fait de devoir reprendre des notes et d’étudier aux côtés d’étudiants bien plus jeunes que moi. À ma grande surprise, j’ai découvert une promotion riche de diversité : des profils de tous âges, de tous horizons, mais unis par une même volonté d’agir pour la transition écologique.
L’ambiance de groupe était bienveillante, collaborative et portée par une énergie collective. Les différences d’âge, d’expériences professionnelles ou de parcours académiques sont rapidement devenues une force.
Du côté pédagogique, la qualité des intervenants, qu’ils viennent d’Audencia, de Centrale Nantes ou de l’ENSA, était remarquable. Chaque module avait un lien direct avec les enjeux de la transition : politiques énergétiques, limites des ressources, flux de matières, économie circulaire, mais aussi gestion de projet, marketing, finance durable, stratégie et gouvernance. J’ai particulièrement été marqué par la notion de double matérialité : une approche où la performance d’une entreprise est mesurée à la fois sur le plan financier et sur ses impacts sociaux et environnementaux. C’est, selon moi, un changement fondamental dans notre manière d’envisager la valeur.
À l’ENSA, les cours sur l’adaptation de l’urbanisme à la crise climatique ont également été une révélation. Cette formation nous a donné l’espoir, les outils et la légitimité pour devenir acteurs de la transition dans des secteurs aussi variés que l’énergie, le bâtiment, l’industrie ou les politiques publiques. Nous avons compris que ce que nous vivons n’est plus une simple transition, mais une véritable révolution sociétale.
Dès mon arrivée à Nantes, j’ai activé mon réseau professionnel pour partager mes préoccupations autour de la décarbonation du secteur maritime. Grâce à l’association SMILE, rencontrée dans le cadre de la formation, j’ai été mis en relation avec une entreprise en pleine croissance, spécialisée dans les réseaux d’autoconsommation collective entre bateaux.
Ce stage est en parfaite adéquation avec ma thèse professionnelle, qui porte sur les leviers permettant de favoriser l’électrification des moteurs marins.
Mes missions couvrent un spectre très large : élaboration du business model, développement commercial, recherche de financement, structuration de sociétés de projet, pilotage stratégique… En d’autres termes, je mobilise aujourd’hui, concrètement, la majorité des compétences acquises tout au long de la formation.
Sans ce bagage, je n’aurais jamais pu accéder à ce poste.
Ce stage débouchera sur une prise de fonction en tant que directeur général de l’entreprise. Parfois, je me dis que j’aurais dû suivre cette formation dix ans plus tôt. Mais en réalité, le moment était parfaitement aligné : la technologie des moteurs électriques est arrivée à maturité, la prise de conscience environnementale s’accélère, et les acteurs du secteur sont enfin prêts à changer.
Le MS APTE est arrivé au bon moment. Il m’a permis de transformer une prise de conscience en action, de passer d’un monde industriel carboné à un secteur en pleine mutation, plus respectueux de la planète. Il offre à des professionnels en transition une véritable opportunité de se réinventer, de retrouver du sens et de contribuer activement à construire un avenir durable. Pour moi, cette formation est bien plus qu’un diplôme : c’est un nouveau départ.