Bonjour Marie, peux-tu nous parler de toi ?
J’ai 24 ans, étudiante au MOS dans la promo 2023/2024, je suis en alternance chez Paris 2024 à Marseille où je m’occupe de la livraison des épreuves de voile et football.
Ce qui caractérise le plus mon parcours et ma personnalité, c’est mon côté aventurière. Après le lycée, j’ai vite filé à l’étranger, j’avais besoin de découvrir une autre culture et de rencontrer des personnes différentes. L’Angleterre, le Chili, la Grèce et l’Espagne sont des expériences qui m’ont grandement impactées, et qui m’ont permis d’affiner mes perspectives de carrière.
Après 5 ans (2018 – 2023) à tout découvrir et essayer, j’ai alors ressenti le besoin de « me poser » et me lancer dans un projet de vie : j’ai réalisé que le sport n’est pas qu’un hobby ou un lifestyle. Retour en France un pays qui offre une qualité de vie unique, avec la perspective de participer à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympique, l’opportunité d’une vie.
J’ai toujours été très sportive, cela me vient de mes parents qui m’ont toujours encouragé à « me bouger ». Pour moi, le sport est intimement lié à la nature, et donc, être dehors, faire de la voile, nager, courir et faire du vélo en montagne. Plus qu’une course à la performance, le sport est pour moi un plaisir et une nécessité, et je pratique de tout, sans être experte sur aucune discipline. Je ne le vois pas forcément négativement, car je trouve aussi important d’être pluridisciplinaire.
Peux-tu nous parler de ton parcours académique/extrascolaire avant le MS® MOS ? Pourquoi as-tu décider de poursuivre tes études avec un Mastère Spécialisé en Sport ?
Partir étudier le management international à l’Université de Bath a été un réel tournant dans ma vie. Au fil de mon cursus, j'ai acquis non seulement des connaissances, mais j'ai surtout grandi : à la fin de mon diplôme j'étais animée par une forte volonté de trouver ma voix et de me spécialiser, plus que de suivre un parcours traditionnel en étude supérieure (à cette époque, je n’avais pas encore conscience de l’existence du business sport). Durant deux années (2021-2023), j'ai exploré diverses voies professionnelles tout en maintenant un rythme de vie sportif. Constatant que mes expériences managériales dans d'autres secteurs ne me satisfaisaient pas pleinement, et que ma passion pour le sport pouvait se refléter dans ma carrière, j’ai réalisé que le management sportif correspondait à mes aspirations. 2 constatations se sont alors imposées : la nécessité de développer mes connaissances du secteur, considéré comme niche, ainsi que de construire une expertise en travaillant sur le terrain. Parmi la plus prestigieuse des formations de business sport en France et proposant en plus un parcours en alternance, le MS MOS était alors une évidence.
Jusqu’à présent, qu’est-ce qui t’a le plus marquée au cours de ton année au sein du MS® MOS ?
- La bonne entente dans la classe ; même si chacun à un parcours distinct, nous partageons tous la passion du sport, et l’ambiance est très bonne et bienveillante.
- La diversité des intervenants ; cela dresse un panorama très large de comment est l’industrie et je me rends vraiment compte de la transversalité du sport, et donc des nombreux débouchés professionnels.
- Le format des cours ; ce sont pour beaucoup des intervenants et non pas seulement des professeurs d’universités, ils sont ici pour interagir avec nous et partager des conseils tout en gardant en tête que c’est un mastère professionnalisant et que l’enjeux est de booster nos carrières.
Quels sont les intervenants/enseignants qui t’ont particulièrement marqué, pourquoi ?
Johann PELLICOT – lors du module « Organisation et Politique du sport ».
J’ai trouvé stupéfiante la position atypique de Johann. Il était extrêmement critique envers le sport et ses différentes gouvernances, notamment envers le CIO et l’organisation des JOP, alors même qu’il a été un élément fondateur dans la candidature de Paris 2024. En même temps il partageait énormément de connaissances et nous encourageait à réfléchir de manière critique afin de « changer les choses » pour le sport de demain.
Ta thèse porte sur les JOP qui ne font plus l’unanimité de nos jours et sur la perception négative du public qui prend le dessus sur les aspects positifs des JOP. Peux-tu nous en dire plus ? Pourquoi as-tu tenu à étudier ce sujet ?
Réalisant une alternance d'une année au sein du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP), je m'investis pleinement dans la livraison et l'organisation des Jeux de Paris 2024 ; ils sont devenus le centre principal de mes réflexions. J’occupe une position inédite car je travaille dans un environnement « pro jeux » alors que les critiques et les doutes du public envers l’évènement semblent prendre de l’ampleur. Cette situation suscite des interrogations et m'incite à réfléchir de manière approfondie aux enjeux et à l’héritage des JOP. En tant que future professionnelle du secteur sportif, il m’est impératif de considérer l'avenir du marché ; je souhaite comprendre si les grands événements sportifs tels que les JOP sont pérennes ou destinés à disparaître, et analyser les demandes et implications pour le marché de demain. Ma réflexion de thèse est née d’une constatation de David Roizen (2023), qui dit que le CIO incite à la pratique du sportwashing à travers la notion d’héritage : « Car in fine, il s’agit bien d’utiliser un événement sportif pour autre chose que le sport ». Ma thèse portera donc sur ce qu’est le sportwashing ; est-il nécessairement mauvais ? Qu’est-ce que l’héritage des Jeux ? Pourquoi avoir intégré cette notion et quel en sera son impact quant à la perception du grand public ? Est-ce que la notion d’héritage légitimise les JOP de Paris 2024 ?
Selon toi, comment pourrait-on améliorer la perception des Jeux Olympiques et susciter à nouveau l’enthousiasme des Français à leur égard ?
Mon opinion est qu’il y a une dimension très culturelle ; le Français râle et le Français critique beaucoup. Je reste persuadée que dès le lancement de la cérémonie d’ouverture olympique, les plaintes cesseront et les éloges sur la capacité d’accueil et d’organisation de la France seront fortes. Selon moi, une très grande part de la perception (positive ou négative) des Jeux dépend des retombées financières et des conclusions que l’on pourra poser plus tard sur la gestion du budget du COJOP. Enfin, cela dépendra aussi inévitablement des performances de la France au dit Jeux ; si nos athlètes parviennent à rapporter beaucoup de médailles, ou non.
Pour ma part, j’adore l’universalisme porté par les JOP, j’adore ce qu’ils représentent et je souhaite que ces évènements olympiques et paralympiques perdurent dans le monde entier. Je comprends bien que le modèle doit être repensé afin d’être beaucoup plus en accord avec les enjeux RSE d’aujourd’hui. Bonne nouvelle, c’est ce que fait Paris 2024.
Le mouvement sportif porte depuis de nombreuses années des ambitions fortes en matière d’utilité sociale et de responsabilité sociétale, est-ce, selon toi, un sujet qui a une place importante au sein du MS® MOS ?
Je n’ai pas forcément de point de comparaison, mais oui, c’est un sujet qui est essentiel au sein du MS MOS. Dans chaque cours, j’ai eu l’impression qu’une dimension sociale et sociétale est donnée. Que cela soit en communication et journalisme dans le sport, en économie des organisations sportives ou encore International Strategies in Sport Management. Plus que jamais j’ai l’impression de réfléchir à l’impact social du sport, et je suis d’autant plus convaincue de sa capacité à transformer et à développer les sociétés.
Marie, où te vois-tu dans 5 ans ? Quel serait ton poste idéal ?
Je trouve bien difficile de répondre à cette question, car j’imagine différents scénarios :
Continuer dans l’évènementiel sportif, j’envisage une carrière à l’internationale dans les GESI - entre autres ; les Championnat du Monde de Cyclisme en 2027, World’s Winter Games en 2029, les Jeux d’Hivers en 2030 etc. Je m’imagine avec le rôle actuel de ma boss ; « project manager » au sein d’un comité d’organisation ou du CIO avec de multiples responsabilités (dont manager une alternante).
Sinon une carrière française au sein d’une grande marque : j’imagine faire un passage de 3 ans dans une agence d’évènementiel sportif, sinon de sponsoring avant de travailler comme project manager chez l’annonceur par exemple Pernod Ricard ou Adidas.
Autre chose à nous raconter ?
Le sport c’est génial, et la bonne nouvelle, c’est que le marché n’est pas si bouché et les recruteurs recherchent des jeunes talents comme nous.
Je me permets un conseil auprès des potentiels candidats au MS MOS qui réfléchissent à leurs options : Je trouve important d’accentuer le fait que c’est un Mastère Spécialisé et non pas un Msc (M2). La méthodologie et pédagogie sont spécifiques. La formation se veut professionnelle et professionnalisante, en plus d’être académique. Selon moi, le but n’est pas d’emmagasiner des connaissances comme à l’école mais plutôt de mener à bien des projets comme l’on pourrait exercer un métier dans le secteur du sport.
Marie Motte, MS® MOS, Promo 2023-24