Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Maud VAN MERRIENBOER, je vis dans la ville néerlandaise d'Almere et je travaille comme doctorante à la Vrije Universiteit d'Amsterdam. Je suis une chercheuse qualitative passionnée, titulaire d'une licence en études africaines et d'un master en ethnographie organisationnelle. J'aime les animaux, la natation, les promenades, écouter des podcasts, jouer à des jeux et lire. Je lis actuellement "The Calculating Stars" de Mary Robinette Kowal, un brillant roman de science-fiction sur les femmes dans l'espace.
Quel est le sujet de ta thèse ?
Ma thèse porte sur les expériences et les identités des entrepreneurs issus de minorités ethniques dans l'écosystème néerlandais des start-up. J'explore les défis auxquels ils sont confrontés dans la construction de leurs identités entrepreneuriales, mais j'examine également les moyens par lesquels ils tirent parti de leurs identités en tant que membres de groupes minoritaires pour acquérir des ressources entrepreneuriales.
Pourquoi as-tu choisi ce sujet ?
L'écosystème néerlandais des start-up reste un environnement majoritairement blanc et masculin, et les groupes sous-représentés tels que les femmes et les entrepreneurs de couleur n'ont pas le même accès aux ressources entrepreneuriales que les hommes blancs et éduqués. Avec mes recherches, j'espère accroître la visibilité des entrepreneurs minoritaires et faire la lumière sur les expériences de ces groupes et identifier les moyens par lesquels ils peuvent accéder aux mêmes ressources entrepreneuriales que leurs homologues.
Et qu'est-ce qui t'a le plus étonné dans tes recherches ?
Sans aucun doute la volonté de coopérer et l'ouverture d'esprit de mes participants par rapport à la recherche. J'ai suivi certains d'entre eux pendant plus d'un an et, pendant cette période, ils se sont vraiment ouverts à moi. Nous avons abordé des sujets sensibles tels que les expériences de racisme et de discrimination, la vie de famille et la santé mentale. Le fait qu'ils m'aient fait confiance en me confiant leurs histoires est quelque chose que j'apprécie beaucoup et dont je suis reconnaissante, et cela profite également à mes recherches.
Pourquoi avoir choisi de travailler avec Miruna ?
Miruna est la première autrice d'une brillante revue de littérature sur l'identité entrepreneuriale, et ce travail constitue la pierre angulaire de ma thèse. Il est très utile de discuter avec quelqu'un qui connaît bien le domaine et qui peut identifier les lacunes de la littérature. La deuxième raison de travailler avec Miruna est plus personnelle. En tant que jeune femme dans le milieu universitaire, je bénéficie du mentorat et des conseils de femmes occupant des postes universitaires de haut niveau comme Miruna. Elle connaît mon expérience et peut me donner un aperçu de ce qui, je l'espère, est encore à venir dans ma carrière universitaire.
Peux-tu nous en dire un peu plus sur un concept que tu as découvert dans le cadre de tes recherches ?
Je me suis récemment intéressé au concept d'authenticité. Je pense que la plupart d'entre nous connaissent le désir d'être vraiment soi-même, tant dans la vie privée qu'au travail. Les entrepreneurs issus de minorités ne sont pas différents, mais ils doivent également s'adapter au public majoritaire et "jouer le jeu" de l'entrepreneuriat pour s'intégrer et accéder aux ressources. Les participants à mon étude ont du mal à gérer cette tension entre, d'une part, le fait de s'intégrer et, d'autre part, le fait de se sentir vraiment soi-même. Je constate en outre que cette tension est particulièrement visible aux premiers stades du développement de l'entreprise, lorsqu'ils n'ont pas encore obtenu la légitimité entrepreneuriale, et qu'elle entrave la construction de leur identité entrepreneuriale.
